Soyez réaliste, (samplez l'impossible).
Juste une mise au point.
En partant du principe que tout instrument peut être enregistré, donc samplé, on pourrait penser qu'une fois que l'on
possède une vaste bibliothèque d'échantillons on peut reléguer nos instruments au grenier pour ne plus se servir que
de notre jolie sampler. Erreur, car même si dans certains cas l'échantillonneur fait des merveilles sachez que même
une trés bonne programmation ne remplacera jamais un vrai musicien jouant sur un vrai instrument, trop de paramètres entrent en jeux, à commencer par le nombre infini des nuances de volume, de timbre, d'attaque etc..., viennent aussi s'ajouter les sons "extra musicaux" propre à l'instrument (le zwiip que font parfois les cordes de la guitare au contact des doigts, ou le bruit des clapets du saxophone etc...), sans compter le paramètre le moins reproduisible de tous à savoir la sensibilité du musicien lui même et son interaction avec l'instrument. Cependant avec quelques notions de base et un peu de savoir faire, il est possible d'arriver à un résultat trés réaliste. Voyons comment.
Oldies but goldies.
Les sons générés électriquement comme ceux des vieux synthés analogiques (Moog, Prophet, Oberheim etc...) ne sont généralement pas trés durs à échantillonner, car leurs sensibilités au toucher (dynamique) est quasiment inexistante, et la base de leurs signaux sonore est trés "mathématique", sinusoïde, triangle, carré etc... leurs cycles étant donc trés logiques, les points de bouclage sont rapidement repérables, on peut alors couvrir plusieurs octaves avec seulement 2 ou 3 échantillons. Attention, cela ne veut pas dire que ces instruments ne sont pas intéressants, bien au contraire, ils sont d'ailleurs trés recherchés dans certain styles de musique pour leurs chaleur et leurs grain unique qui donnent une couleur bien particulière.
La tactique pour l'acoustique.
Venons en maintenant aux sons moins facile à dompter notament ceux des instruments acoustiques.
Commençons par la vélocité, lorsque par exemple vous jouez une note de piano puis cette même note plus fort, vous
remarquerez qu'il n'y a pas que le volume sonore (db) qui change mais aussi l'attaque du son sa durée ainsi que
son timbre, (il sera plus brillant) car, en acoustique un son ne réagira jamais de façon linéaire et ne
libérera pas les mêmes harmoniques selon la façon dont vous jouez. Aussi, pour bien échantillonner un
instrument, il est recommandé d'enregistrer une même note à au moins 2 ou 3 niveaux différents (faible, normal
et fort par exemple) pour pouvoir profiter par la suite du multisampling ou layer qui est un procédé permettant
d'assigner en MIDI un échantillon à une zone de vélocité appropriée. Par exemple de 0 à 40 c'est le sample de la note joué faiblement qui sera lu, de 41 à 90 celui de la note joué normalement et de 91 à 127 celui de la note joué fort, ce qui créera un certain réalisme lorsque vous appuierez plus ou moins fort sur les touches de votre clavier.
Être à la hauteur.
Contrairement aux synthés analogiques vu plus haut, avec les autres instruments, vous pourrez rarement vous contenter d'échantillonner une note par octave et de dispatcher le tout sur votre clavier car lors de
la lecture du sample, les notes trop hautes ou trop basses par rapport à la note d'origine ne vont plus ressembler à
grand chose. Le mieux est d'enregistrer toutes les notes de l'instrument afin d'assigner un échantillon à chaque demi-ton, bien sûr cela peut poser problème si vous n'avez pas assez de mémoire (RAM) ainsi que d'espace de stockage, vous pouvez dans ce cas échantillonner l'instrument de tierces en tierces (tous les 3 ou 4 demi-tons) voir de quartes en quartes (tous les 5 demi-tons) ce qui reste acceptable, au delà le son risque d'être rapidement dénaturé.
Au delà du réel.
Pour renforcer le réalisme il est souhaitable de s'intéresser au fonctionnement de l'instrument que l'on veut
échantillonner ainsi qu'à la manière dont il est joué, évitez par exemple de tenir une note de flûte ou de saxo
pendant 30 secondes, (personne n'y croira) ou de plaquer des accords avec un son d'harmonica, ou encore de garder
un rythme à la cymbale pendant un roulement de caisse clair, (sauf si votre batteur s'appelle Vishnu). Il est intéressant aussi de sampler les sons extra-musicaux produit par l'instrument (voir plus haut) afin de les
glisser à bonne escient dans votre programmation ce qui augmentera encore le réalisme.
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